jeudi 8 novembre 2007

Fordisme, Taylorisme VS la vie, la vraie.

Y a-t-il déjà quelqu'un dans l'histoire de l'humanité qui a réellement trippé sur le travail à la chaîne?
...
Au même moment où il me semble avoir écho de plusieurs grèves étudiantes concernant les frais de scolarité, je constate l'emploi qui me permettera de payer mes études, est très peu stimulant.

Le travail à la chaîne, malgré son efficacité prouvée, a un petit inconvénient et je ne vous apprends rien en disant cela : c’est tout sauf stimulant.

J'ai besoin de vibrer, mais, on vibrera plus tard. Pour le moment, je dois me concentrer à mettre des bouteilles sur un convoyeur : yé.

Je fulminais donc, dans la salle de production, filet et kit de déesse stérilisé sur mon body. À ce moment-là, précisément, à cette seconde près, je pensais au plus profond de mon être au fait que je n’étais pas heureuse de ce que je faisais. On n'a plus le droit de ne pas se sentir heureux : ce n’est pas la mode il faut croire. Toujours est-il que je me plaignais intérieurement (et ça devait paraître dans mon visage également : air bête à l’appui) de mon pauvre sort d’ouvrière quand soudain les évènements m’ont fait réaliser que c’était beau. La beauté d’être sans le rond et de faire du travail à la chaîne c’est de voir Jimmy qui chante Your Beautiful de James Blunt avec une bouteille de cidre en guise de micro et une voix de fille en guise de….de voix. La beauté de la chose c’est de les écouter rêver tout haut, rêver qu’ils gagnent tous le 35 millions que loto-Québec va faire tirer…

Pendant un court lapse de temps on plane, tout va bien et on rit, on rêve, on invente, on imagine que tout va bien. Parce que pendant ce temps là il nous est permis de dire qu’en gagnant de l’argent on va tout régler nos problèmes : ce n’est pas vrai : on s’en fou : on parle pour parler. Ce qui se passe, ce qui se dit dans la salle de production, reste dans la salle de production. L’espace de quelques minutes, le divorce, les dettes, nos amis dans le besoin : y’en a pu d’problème. On réfléchit à comment on va arranger notre vie, à comment si, à comment ça………. : et on rêve, on plane.


Le travail à la chaîne c’est toujours dla marde…mais certain jour, la marde prend une couleur plus acceptable.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

en fait cest rendu à 37 millions (mon travail consiste à suivre ça plus ou moins de près...)

et comment se fait-il, chix, que tu aies fait du travail à la chaine aujourdhui?

Josiane a dit…

Il n'y a presque plus de clients...et c'est le gros rush de production. Étant bouche trou national...je me suis retrouvée dans la salle de production en moins de deux!!

Matthieu Gadrat a dit…

"Quand va-t-on enfin tout lâcher pour vivre de nos rêves?"


copier-coller powa,

by the way, aujourd'hui penché au dessu de l'irrémédiable tapis vert-défaite, j'ai eu encore le gout de tout lâcher pour ça.

Josiane a dit…

Va falloir prendre une bière pi réfléchir à nos vies.

Ou deux.

Ou trois.

Ou tant que le dep. est ouvert.