vendredi 23 novembre 2007

La vie Under my Umbrella

Il y a une différence entre vivre et subir les évènements.

J’en ai encore parlé toute la nuit.

Alors que je souffre d’insomnie, j’ai de la chance d’avoir une amie tellement à l’écoute qu’elle lutte contre le sommeil pour m'écouter rephraser tout ce que j’ai déjà dit des milliards de fois.

Même si l’abus de synonymes, de reformulation, me fait parfois venir les larmes aux yeux.

J’ai une amie, de choix.
La vie sur un divan, assis dans le milieu de la cuisine à travers des vestiges de nourriture, sur la table instable ça peut être salement enrichissant.
La vie cé-ben-bo.

mercredi 21 novembre 2007

Plamondon et la cruauté infantile

La nature de l’enfant est profondément méchante, perturbée, par conséquent méchante pour les sensibles.



Beaucoup de parents se servent du prénom de leurs enfants comme d’une tribune pour exprimer leur créativité, leur sens artistique refoulé. Le Picasso en vous ne s’est jamais montré le bout du nez, je peux comprendre vos regrets, mais de grâce, laissez vos enfants tranquilles. Pour ma part, malgré que je ne sache pas vraiment l’histoire qui fait qu’on m’a appelé Josiane, je crois qu’on m’a quand même épargné. Ainsi, à part Josiane la Banane, les moqueries à propos de mon prénom se contenaient assez bien, mais mon nom de famille, c’est autre chose. Plamondon. À première vue, ce n’est pas dramatique vous me direz. On a quand même connu plus suave, mais bon, j’encaisse bien le choc.

Je me croyais donc sauvé. Pourtant, il ne faut jamais sous-estimer le potentiel créatif de l’enfant en quête de victimes.

Rentrée scolaire en trois, quatrième année, peu d’importance. La chance ultime de savoir quel genre de face a engendré celles que je côtois jour après jour. Il y a les versions miniatures et tous les parents qui accompagnent petit à l’école. Toujours est-il que nous sommes là, mon père et moi, dans la cours de récré. On attend. C’est long. Comme si quelqu’un d’extérieur à la situation avait entendu ma plainte, on a mis sur mon chemin un enfant qui devait me marquer à jamais. Ce dernier dont le visage m’échappe, mais de qui les paroles, aussi poétiques soient-elles, restent, s’était donc mis à m’appeler Josiane Plamon-condom.

Plamon-condom

Pardon.

Parce que ça rime et qu’il est question de condom, c’est sensé être drôle. Je ne réagis pas : je suis rendue une grande fille. Presque dix ans.




Étrange de voir que ce qui anime un enfant de dix ans est la nature des mots et leurs dérivés, les rimes entre le début de mon nom de famille et celui d’un contraceptif.

Tâchons d’analyser où il voulait en venir.

-Tu sens le caoutchouc.

-T’es ben pratique, mais on aimerait bien se passer de toi.

-Tu es multifonctionnel (on peut se servir de toi comme d’un ballon d’eau si l’inspiration du moment le veut bien.)

-Tu es un accident, le condom a déchiré.


Je tâche de comprendre.
Je crois bien ne jamais élucider le mystère de l’idiotie-créatrice juvénile.



Papa n’a jamais vraiment mis ses culottes. D’une douceur incroyable, je me souviens quand même que cette fois-là, il a pris ma défense.

À ce moment-là, au moment de l'insulte fatale, mon père, d’un calme déconcertant, a dit au petit garçon qui avait des élans Baudelairiens :

"Moi aussi je suis un Plamon-condom"

Le p'tit baveux est resté figé : maudit cave.

Et j’étais fière.

La vraie nature de cet enfant avait été dévoilée.

C’était mon papa le plus fort.

Ambiguïté de genre chez Costco

J’ai un nouvel homme dans ma vie.

Par défaut : Le petit Robert.



En quête de dictionnaire bon marché, zizaguant à travers la Ô combien exotique rive-sud, du côté passager toujours, on roulait. Cette escapade ayant comme dessein leCostco le plus près de chez nous. Meilleur qualité-prix que dirait l’Consumers Report. Je n’ai pas lu. On y croit, c’est Monsieur de M. qui me l’a dit. Je suis crédule, je fais confiance, on interprète comme on veut.

Peu importe.

Découvrir toutes les merveilles de cette caserne d’Alibaba des temps modernes : quelle joie, en bonne compagnie surtout. C’est pourtant peu dire. Nous nous sommes donc penchés sur ce que ce cornet d'abondance, puissance infini + 1, pouvait nous offrir. Un pot de mayonnaise de 28 litres, assez minimaliste pour l’endroit, 48 lames de rasoirs, 60 kilos de parmesan etc. L’essentiel quoi. De tout pour satisfaire les besoins des grosses familles caractéristiques, à quelques détails près, lde ’époque dans laquelle nous nous retrouvons. Maudit soit l’Église qui pousse encore les femmes à tomber incessamment en familles (et qui s’en excuse aujourd’hui : awwww c’est-ti-pas-cute). N.B Les familles de 12 aussi nombreuses soient-elles justifient sans aucune parcelle de doute, ou presque, la présence d’un tel magasin. Pauvre Québec moderne aux prises avec son problème de surpopulation.

N’importe quoi.

Quoi qu’il en soit.

Dans la section des vêtements, nous étions à la recherche de foulards question de combler le côté artiste-hippie-frileux qui sommeille en nous.

En cherchant si les foulards étaient dans la section femme ou homme, la question du genre des foulards s’est imposée. Mon nouveau Petit Robert, fruit de mes achats Costco-tiens, me confirme que foulard est un nom masculin : ce n’est pas une surprise.

N’empêche que les foulards c’est relativement unisexe quand on y pense. Je vous dis qu’il y avait ambiguïté de genre chez Costco.

Il y a des foulards plus colorés, plus fo-folle, je sais, mais ça n’empêche rien. Toujours en farce qu’il est, Monsieur de M. s’est mis à me parler de foulards couvrant le corps des femmes, à peine, sensuel couverture de corps. On fait dans le féminin là. J’ai enchaîné en déplorant la société hyper-sexualisée dans laquelle on vit, riant de cette dénonciation que je prends plus ou moins au sérieux : honte à moi. Je préfère peut-être évoluer dans mon monde d’illusion.

Je suis une bitch finie, tenez-vous le pour écrit. Je divague dans le genre féminin, masculin des foulards, d’où le top dictionnaire qui me fera peut-être entendre raison.

Foulard androgyne.

Peut-être.

Vous en dites quoi.

jeudi 15 novembre 2007

Citation - 2

J'apprends quand même des trucs utiles à ma job.

Mon boss a pour habitude de dire:

"Le meilleur me convient très bien."

Pas fou.

mardi 13 novembre 2007

Le hockey, mon frère et la multifonctionnalité.

Il va y avoir du sport - Pas avec la Bazzo
...
J’ai été élevé avec mon frère, par mon père, dans un univers typiquement masculin. Peut-être pas si typique que ça quand j’y pense. Dans le meilleur des mondes, j’aurais pu en retirer certains bénéfices tels que savoir réparer une crevaison, ne pas faire de la conduite automobile mon pire cauchemar, savoir me raser la barbe si un mauvais sort m’étais jeté. BREF. Les choses furent différentes. La vie est ainsi faite que ma pseudo hyper-activité de l’époque, encore présente en vestiges, m’a souvent poussé à bouger plus que mon frère. Nos échanges limités au stricte minimum, quelques grognements pour signifier nos intentions, sans plus. Plus jeune, j'étais plutôt occupée à balancer du sable dans les cheveux des autres petites filles, mordant le mollet de mon enseignante by the way. J’étais un vrai petit cadeau du ciel, surtout pas un accident qu’on m’a dit. Surtout pas.




L’héritage dit de "male" que mon frère m’a légué n’est toutefois pas inexistant. Il me transmet tout de même sa passion pour le hockey via les murs tremblants de notre jolie maison (ces murs sur lesquels il était si bon de grimper juste pour le juvénile plaisir de faire rager LES gardiennes. Doux souvenir.)



Maintenant - Le Hockey.

D’abord, les games hors concours avant la saison. J’en ai eu vent un certain soir, sur la terrasse du St-Sulpice alors que l’alcool faisait son effet sur l'accélération du débit des mots qui sortaient de ma bouche et sur ma capacité à intervenir inutilement dans une situation X (i.e. une situation X où je n’ai pas d’affaire). Deux fières partisans du tricolore, arborant fièrement bleu-blanc-rouge des pieds à la tête, fêtaient la victoire du CH tout près de notre table. De ma subtilité plus que légendaire je me suis mise à hurler, c’est peu dire, "Ça sent la coupeeeeeee", brandissant fièrement les bras dans les airs. Sans doute traumatisés par ma grande gueule et mon ti-t’œil de t’as-trop-bu ils ne semblèrent pas réceptifs à mes élans. Même eux, attriqués comme ils l’étaient, ne semblaient pas convaincue. À mon sens, on en a rien à faire de qui va gagner la coupe, comment, pourquoi, où. L’important c’est d’Y croire (avec Y majuscule, ce n’est pas rien). Leur manque d’enthousiasme m’a fait de la peine en femme ivre que j’étais, en femme devenue émotive après l’absorption de boisson X tant primées en période Y. Toujours est-il que ce manque de convictions ne m’a pas encouragé à suivre la saison de hockey du CH, parce qu’en temps normal, moi non plus je ne prends pas ça à cœur. Et stupidement, comme ça, ces inconnus n’avaient pas réussit à me transmettre leur passion et dieu sait que je suis passionnée quand je m’y mets – quand madame sangria est de concert avec moi.

Et bang je n’ai pas écouté un seul match cette année, comme toujours. Depuis cette brosse, j’ai calmé mes soudaines pulsions partisanes laissant plutôt place à d’autres activités que je juge plus constructives tel qu’écouter Martineau donner son avis sur tous les sujets imaginables de cette planète et par le fait même, le maudire.



Mais.

Tout n’est pas perdu.

Mon frère, partisan numéro un du tricolore (dans la famille en tout cas), me permet de suivre distraitement, mais sûrement, la saison. De tue-tabarnackkkk à yeahsdjgbiufnisdfbahhhhhhhhhhhhhhhhhh (étant écrit ici une abréviation minimaliste de l’onomatopé représentant le bonheur envahissant de mon frère face aux bons coups de son équipe pour laquelle il porte un attachement national pas si national que ça) les cordes vocales de monsieur s’en donnent à cœur joie dans des crescendos rivalisant avec le talent de l’harmonie d’Euclide-Théberge. Ses hurlements, dignes de l’époque où la peine de mort sur chaise électrique était toujours légale au Canada ou du temps où les groupies criaient, se touchaient à outrance devant les charismatiques Beatles-Elvis-autres-artistes-qui-vous-viennent-en-tête-et-qui-pourraient-inspirer-d’érotiques-voir-autres-pensées-excitantes c’est selon. Son ton de voix oscille alors entre celui d’un homme des cavernes et celui d’un autre être vivant non-identifié, mais assurément avec poil. Toujours est-il que ma maison mal isolée me permet de suivre tous les détails sonores d’un match de hockey, le pointage, les punitions contre NOTRE équipe etc.

Je ne sais pas si les Canadiens feront les séries cette année ni si ils se rendront jusqu’à la coupe, mais malgré ma baisse d’enthousiasme face à la saison actuelle (baisse d’enthousiasme exactement proportionnelle à la baisse du taux d’alcool dans mon sang) une partie de ma vie est reliée à Latendresse-Koïvu-Huet-ou-Ti-coune-numéro-quelconque, l’espace d’un instant, comme ce soir. Ça me rassure quand même que les murs de ma chambre vibrent de la soudaine vitalité du frère Plamondon, François de son prénom.

Mon frère me permet donc d’être multifonctionnel, de pouvoir m’adonner à ce que j’aime le plus tout en suivant le match et pouvoir dire à la job demain : ctait-tu-pas-beau-le-match-hier ou bedon y-vont-tu-échanger-Huet-oui-ou-merde.

jeudi 8 novembre 2007

Dans du beurre

Si seulement c'était de la haine.





L'insouciance.

L'inaction.

L'indifférence.

Le manque de convictions, d'intégrité.





C'est ce qui est blessant rationnellement, émotionnellement.

Fordisme, Taylorisme VS la vie, la vraie.

Y a-t-il déjà quelqu'un dans l'histoire de l'humanité qui a réellement trippé sur le travail à la chaîne?
...
Au même moment où il me semble avoir écho de plusieurs grèves étudiantes concernant les frais de scolarité, je constate l'emploi qui me permettera de payer mes études, est très peu stimulant.

Le travail à la chaîne, malgré son efficacité prouvée, a un petit inconvénient et je ne vous apprends rien en disant cela : c’est tout sauf stimulant.

J'ai besoin de vibrer, mais, on vibrera plus tard. Pour le moment, je dois me concentrer à mettre des bouteilles sur un convoyeur : yé.

Je fulminais donc, dans la salle de production, filet et kit de déesse stérilisé sur mon body. À ce moment-là, précisément, à cette seconde près, je pensais au plus profond de mon être au fait que je n’étais pas heureuse de ce que je faisais. On n'a plus le droit de ne pas se sentir heureux : ce n’est pas la mode il faut croire. Toujours est-il que je me plaignais intérieurement (et ça devait paraître dans mon visage également : air bête à l’appui) de mon pauvre sort d’ouvrière quand soudain les évènements m’ont fait réaliser que c’était beau. La beauté d’être sans le rond et de faire du travail à la chaîne c’est de voir Jimmy qui chante Your Beautiful de James Blunt avec une bouteille de cidre en guise de micro et une voix de fille en guise de….de voix. La beauté de la chose c’est de les écouter rêver tout haut, rêver qu’ils gagnent tous le 35 millions que loto-Québec va faire tirer…

Pendant un court lapse de temps on plane, tout va bien et on rit, on rêve, on invente, on imagine que tout va bien. Parce que pendant ce temps là il nous est permis de dire qu’en gagnant de l’argent on va tout régler nos problèmes : ce n’est pas vrai : on s’en fou : on parle pour parler. Ce qui se passe, ce qui se dit dans la salle de production, reste dans la salle de production. L’espace de quelques minutes, le divorce, les dettes, nos amis dans le besoin : y’en a pu d’problème. On réfléchit à comment on va arranger notre vie, à comment si, à comment ça………. : et on rêve, on plane.


Le travail à la chaîne c’est toujours dla marde…mais certain jour, la marde prend une couleur plus acceptable.

HP et le bowling meurtrier

Généralement, mon père est un homme très calme, patient, trop patient. Généralement dis-je.

Généralement, je suis que trop peu ponctuel, dans la lune, insouciante.

On voit un peu le portrait.



Bibibibip Bibibibip Bibibibip

Merde : le matin.

Znooze : Why not?


Znooze 2.

Mercredi : merde à la 2. Je devrais m’en souvenir, mercredi matin c’est sacré, monsieur et son bowling.



Le don d’organe clandestin c’est bien à la mode. Je demeure convaincue que papa s’est fait subtiliser un bout de body qui fait qu’on exprime ses émotions verbalement. Mon père n’est manifestement pas normalement constitué.


Étant incapable de dire que d’aller me porter, alors que je le mettais en retard avec mes niaiseries, le mettait hors de lui, mon papa s’est appliqué à me faire feeler cheap et ce, sans même prononcer un mot. Silence, aucune parole, du bruit, on clac les portes. Dans la voiture, la vitesse meurtrière était de mise pour que j’entende raison. Ainsi, des crissements de pneus à la Fast and the Furious eurent pour rôle d’entamer la complainte du bowlingneux en furie. HP Boy respectant toujours les limites de vitesse, en temps normal, s’est finalement dit, fuck off : pourquoi ne pas risquer ma vie en roulant 120 dans une zone de 50. Il faut faire comprendre à son ingrate jeune fille qui n’a que du plomb dans la tête, que les quilles c’est important et que jamais, même si on devait y laisser notre peau, il ne faut sacrifier ne serait-ce qu’une minute devant l’allée de bois franc shinée.

Le bois franc c’est beau.

La vie aussi.




Mercredi prochain je me lève à l’heure.



mercredi 7 novembre 2007

La folle

Je rougis.

Je déteste rougir.

C'est peut-être la première neige qui fait que je fabule.

Les fabulations, ça n'a jamais fait de mal à personne.