dimanche 8 mars 2009

Citation 10


Et, si t'as pas de téléphone, c'est normal que les gens te rappellent pas Josiane.

- Rémi

Disons que ça explique tout!

Journée de la chix avec une heure en moins.

Je reformule et reformule des conversations dans ma tête.

J’ai retrouvé mon spot, à ma fenêtre, dans mon divan, avec mon lampadaire.

Par la fenêtre, c’est pas le plus beau morceau de paysage - surtout depuis les nouveaux développements.
Pourtant, à mes yeux ce l’est.

J'aime la fraîcheur de la fin de l'hiver. L'illusion que ça va durer toujours.

Voir la lumière, le coucher de soleil du « on a avancé l’heure » ça me rend fucking bien.

Ça mérite un « fucking », même si je fais cheap.

Le cheap c’est positif. Comme quand je mets mon kit anti-viol de troll de combat.

Je respire. Je procrastine.

Le Canadien vient de compter. Mon frère gueule : Wooooooooééééééééééééééééééééé tiens toé. Et re-Woooééééééééééééé

Zachary Richard chante sur repeat. Je gueule avec lui. Esti de duo.

Mon père est mielleux au téléphone, raccroche et dit « criss de folle ».
Tout n’a pas changé tant que ça.


samedi 7 mars 2009

Once upon a time A’Shop

Jour 1 :

Aimer c’est aliénant. A’shop aussi. C’est ma première journée.

J’ai mis ma belle ra-noune en vieux coton mort pour l'occasion. J’ai pas eu le temps de me faire les jambes, mais paraît que c’est ça l’amour : L'Authenticité pi ben d’autres affaires.

Être ouvrière et pouvoir espérer pour la pause de 4h00 en sachant qu’au moins, elle va inévitablement arriver. On ne me contera pas d'histoire. Il y a toujours l'avantage que tout est ben clair : tu fais tes piles à l'équerre. Period.
Pas de faux espoirs. Que de valorisation.

En hommage au 3R [Recycler-Réutiliser-Récupérer] j’ai découpé les vieilles images de mon calendrier 83’. Des belles images de pillosité et de virilité sur ma machine : on s’évade comme on peut.

En plus, une nouvelle vie s’offre à moi: je vais pouvoir me faire dire par mon boss qu’on peut rester amis. Nice.

Je vais revenir chez moi, avoir des crottes sur le cœur pi faire chier tout le monde avec ça.

C’est fucking beau l’Amour.

Jour 2 :

A’ shop, entre deux machines, j’ai rencontré un gars: un poète qui dit.

Il m’a lu un poème dans cafétéria à l’heure du dîner, entre deux horoscopes pi les mots croisés.

C’était sur la merde. Ça dl’air de rien, mais c’est beau la merde.

But, it’s complicated.

Il me parlait de son amour déchu, conséquemment de ses malaises gastriques, de son deuil non-fait comme une trace de merde indélébile dans’ bol.

Il avait le piton collé et parlait d'elle sans arrêt - sa trace de merde persistante, collée ben dûr. Le monde avait beau lui dire de passer la brosse et que de toute façon il ne fallait pas s’en faire : « une de perdue dix de retrouvées ». Rien à faire. C'était que cette trace - cette merde - cette fille, il l'avait dans la peau.

Y’a finit son poème, j’avais la larme à l’œil, presque des effluves de furtifs jusqu’au nez.

Des gars romantiques ça court pu les rues.

C’est fucking beau l’Amour.

Jour 3 :

Fack comme j’étais en peine d’amour moi aussi, on a décidé de se marier en juillet.
Le principe du plaster.

Trente ans plus tard :

Ça lui arrive encore de m’appeler par le nom de son ex pendant l’Amour.

Comme quoi ça peut être long en revenir.

C’est fucking beau l’Amour. Les deuils non-faits aussi.
[Edit]
Le deuil ça fait tellement 1987.
Tsé, avant que je naisse.