lundi 18 janvier 2010

Happiness Is A Warm Gun

Je m'endors, saoulée de cette Molson 7,5% toute d'une quille vêtue.

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Ça fait 15 ans qu’on est ensemble mon mari et moi, votre mari et vous. Nous entretenons l’image du couple heureux devant tout notre – nos - entourage-s. Le monde trip dans le temps des fêtes. Ils ont besoin de nous pour y croire.

Y'a pas d'quoi.

Un devoir envers l’humanité : la gaver de normalité et de cette possibilité. Le bonheur quoi.

Ça marche.

Et moi je suis là 15h28 à me demander comment jouer mon rôle. Il me semble qu’hier, il y avait plus d’intonation dans mon « pi ta journée ? ». J’étais plus crédible. Nous devrions penser à en parler à notre psy. Quoi que, je pense de plus en plus à engager un metteur en scène. Tant qu'à rester fucké, on va investir dans la culture et s'inspirer de cette frivolité pour le quotidien. Parce que j'ai décidé qu'il serait frivole cet artiste. À défaut de l'être moi-même.

Et ce soir, après l’amour qui n’en est plus, nous nous demanderons à qui cette tendre moitié pense quand elle ne nous baise plus.

Je parle au je, au nous, au passé, au futur, au présent.

Qu’importe.

Le bonheur. Et on a rentré ça dans la tête de nos enfants. Qu’ils devront se caser au plus tard à l’université : ça les rendra heureux. Une petite déesse aux mêmes ambitions : l’absence de noeuds dans l'estomac - ceux qui font qu'on y croit- remplacé par tant de cohésion. Cette université qu’ils auront dûment complétée après leur pré-universitaire ingurgité en deux ans. Top chrono, back à back : l'avenir en quelques plans de cours! Sans aucune passion, rien de vraiment assimilé : mais un cote R qui rock.

La vie c’est une cote R et ben des apparences.

Et il aura eu un nom composé notre petit premier. Parce qu’on n’arriverait pas à choisir entre deux noms.

Et il va domper les filles qui ne savent pas où elles s'en vont. Parce que ça ne "fit" pas.

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Je me réveille désaoulée de ma quille de Molson 7,5% : J’ai 21 ans.

Et le pire, c'est qu'une famille comme ça m'a déjà animée de ses membres, de ses soirées dans l'sofa et que j'étais bien.

Je n'ai jamais vraiment su s'ils faisaient semblant. Je le saurai dans 15 ans.

On prend toujours un temps à dissocié le faux du vrai.

1 commentaire:

Shlou a dit…

my god Ro, c'est tout un article!