dimanche 31 janvier 2010

VA CHIER BONHOMME

Le fantasme de bonhomme, ça faisait un maudit bout qu’on l’avait. Je ne me souviens plus d’où c’est né, mais on l’imitait allègrement en se promenant dans l’appart’ à grand coup de « Saluuuuutttttttttttt Bonhommmmmme » et de « Je lèveeeeeee la jambe ». Le tout, il va de soit, avec la voix enchanteresse de Bonhomme.

Un matin donc, en allant chercher du lait au dep’ le plus hot en ville, Le Majestic, nous découvrîmes la tronche de l’être aimé induite dans de la publicité abusive sur les boîtes de lait : Bonhomme. Nous étions invité-e-s à aller se geler les fesses au Carnaval de Québec édition 2009, ce que nous fîmes sans hésiter, la fin de semaine suivante. Nous ne sommes pas seulement victimes des standards de beauté présentés dans la pub, c’était maintenant Bonhomme qui contrôlait nos cerveaux.

Samedi matin, on s’était levé crissement tôt pour voir Bonhomme, c’est dire tout l’amour que nous lui portions. On the road pour Québec, on se fait donc un petit shooting photo dans la voiture question de réchauffer l’appareil avant le moment fatidique avec Bonhomme.

Deux heures et quelques plus tard, nous étions près du but. Arrivées dans la Capitale, nous n’avions qu’une idée en tête, retrouver l’homme, la bête, la mascotte, tout-e vêtu de blanc. Quoi qu’il en soit, une fois l’automobile stationnée, nous fîmes de nos yeux des radars afin de trouver la file qui nous mènerait à la chose en question dans le but d’être photographiquement shooté avec celui-ci. Jusque-là tout va bien. Nous sommes dans la file avec une bande de morveux. WHAT THE FUCK : IL Y A DES ENFANTS AU CARNAVAL. On avait pas pensé à ça, ne considérant pas qu’une fixation pour Bonhomme pouvait être autre chose qu’un passe temps pour adulte comme nous le sommes tant.

Malgré tout, le grand moment arriva, on s’avancait sur le stage, en direction de Bonhomme. On était très fébrile et quelque peu intimidées par tant de prestance. Mais plus on approchait de lui, plus on se rendait compte que quelque chose clochait. Entre nous, on n’osait pas rien dire, après tout, on s’était tappée Montréal-Québec pour le rencontrer et vivre un moment unique.

-BONHOMME (dans sa tête plus jaune que blanche) : ahahah Joyeux Carnaval
-MOI : Bonhomme, lève la jambe, lève la jambe.
-BONHOMME : Joyeux Carnaval les filles ahahah
-MOI : Ah come on Bonhomme, lève la jambe


La photo avait déjà été prise : LE GROS TABARNACK. Y’avait même pas levé sa criss de jambe, même pas essayé. Qu’il vienne pas nous dire qu’il a des problèmes de jambes : Y TRAVAILLE UN MOIS PAR ANNÉE SACRAMENT. Espèce de grosse mascotte défraîchie de marde, un autre esti de Junk qui est venu briser nos espoirs de fillettes.

Détruites à jamais, nous avons essayé de garder le moral, mais rien n’y faisait. Nous avons fait une glissade et avons pris quelques photos avec des totems gossés dans de la glace, mais on ne retrouvait pas le goût à la vie.

Nous avons fini la journée dans une chambre d’hôtel à Lévis à regarder la parade du Carnaval à la télévision et à envoyer chier Bonhomme qui apparaissait à l’écran.

Mon père a beau me proposer des hypothèses un an plus tard "Il avait peut-être la diarrhée et ne voulait pas tracer dans son costume en levant la jambe?", j'suis toujours en criss.

2 commentaires:

Mathieu a dit…

Wow! Quele merveilleux conte d'hiver bipolaire.

Avez-vous remarqué son problème de peau quand vous étiez à proximité du Bonhomme? Certains disent que ce seraient les conséquences de "maladies de duchesses" contractées durant l'hiver 1997.

Josiane a dit…

On lui a proposé un peu de fond de teint, mais à ça il a répondu :

"JOYEUX CARNAVAL"

Qu'il garde sa peau malsaine ou qu'il commande du Proactiv. Moi je ne m'en mêle plus.