lundi 24 mars 2008

La somnolente passion du Christ.

Résultat de la Grève générale illimitée à l’UQAM, je n’avais pas vu venir cette fin de semaine de quatre jours, tant prisée par les années passées. Habituellement, ça me permettait de souffler, de comater un tantinet à travers une accumulation plus que manifeste de retards dans mes travaux et dans la vie en générale – ce à quoi je n’ai pas dérogé cette année.

Pour 2008, j’ai complètement perdu la notion du temps. La dernière fois que ça m’est arrivé, j’en ai oublié la fête de mon père, ingrate que je suis – mais c’est une autre histoire.

Toujours est-il, que j’ai pris conscience que c’était la fin de semaine de Pâques quand je suis allée, avec un ami, à l’église-chapelle-autre qui faisait une messe avec les bénévoles pour Vendredi Saint.

D’arriver là, je me suis souvenue l’époque lointaine où mon père m’emmenait à la messe le dimanche matin alors que, en adorable enfant de cinq ans que j’étais, je lui demandais minimalement au 27 secondes si ça finissait bientôt. Je me considère encore aujourd'hui comme ayant été très patiente. Mes croyances, déjà déficientes, ont plutôt stagnées, voir régressées, depuis. Alors, lorsqu’on me demande où en est ma foi aujourd’hui, si on doit réellement déterminer un endroit ou une distance, je me vois contrainte de répondre : pas ben loin.
Bref.

Quand je suis entrée dans l’église il y avait un giga-méga Jésus tout-de-broche-de-poule-patenté, suspendu au plafond. Je ne me sentais pas à ma place, mais c'était fichtrement beau.

Pendant la messe, Mathieu semblait prendre la chose plus au sérieux pendant que, dans ma tête, je ne cessais de commenter tout ce qui se passait. Parce que c’est une seconde nature chez moi d’analyser tous les détails sans raison apparente, sans pertinence également. On dira ce qu’on voudra, mais un spot de lumière rouge diabolique qui se pointe sur une fille vêtue d’une toge blanche récitant des passages de la bible, ça a ça de drôle. Mes élans de schizophrénie à la sauce commentatrice religieuse s’inscrivent, bien sûr, dans mon processus très sérieux de culture du vide, me permettant de contrer mon blues post-hivernal et post-tous-pleins-de-trucs.

Tout ça pour dire qu’alors que je me concentrais – plus ou moins- sur ce qui se passait devant moi, Mathieu semblait quasi se recueillir, les yeux fermés. Posé. Réfléchit.

Le pire c’est que j’y croyais.

Calomnie.

On m’a dupé.

J’y croyais et ce jusqu’à ce que sa tête, pas si grosse que ça il me semble, devienne en soit fuyante et lourde si bien qu’elle partait dans tous les sens. La scène était d’autant plus fascinante que nous étions au premier rang, nous assurant ainsi que les gens qui faisaient le "show" soient flattés par l’attention particulière de monsieur. Loin d’être le seul à cogner des clous, je me suis mise de la partie, accompagnée de temps à autre d’autres bénévoles que je soupçonnais apprécier la chose autant que moi.

Alors qu’à l’UQAM, avec la grève étudiante, on lutte contre le sous-financement, je me suis mise à me demander si les églises n'étaient pas un peu dans la même situation.

Peut-être devraient-elles investir et fournir un support à tête agrémenté de cure-dents pour qu'on garde les yeux ouverts. Le tout serait évidemment pour nous appuyer dans nos démarches de foi souvent interrompues par un incessant besoin de dormir.

On pourrait pimper le tout avec des glowstick autour de la tête pour ajouter un aspect angélique à la chose et on est en business.

3 commentaires:

Le Tapageur Silencieux a dit…

Ah la messe, pour y avoir été tous les dimanches de ma vie jusqu'à l'âge de 16 ans, forcé par l'autorité parentale à subir ce supplice, je peux comprendre qu'on s'y endort. En fait, c'est un des endroits les plus paisibles de tous, ça amène au sommeil sans faute.

Anonyme a dit…

y'avait-tu du monde qui prenait ça au sérieux?

KAT a dit…

on voit, encore une fois, ta passion pour le fluo ! ;)